L’intégration régionale est la voie à suivre pour l‘Afrique, mais les récentes méga-initiatives – ZLE tripartite et ZLE continentale – seront confrontées à d’importants défis. L’intégration en groupes restreints, et en abandonnant le modèle linéaire d’intégration, devrait s’avérer plus fructueuse. Après l’entrée en vigueur du tarif extérieur commun (TEC) de la CEDEAO en janvier 2015, on a assisté en juin au lancement de la Zone de libre-échange tripartite (ZLET) entre 26 pays, cumulant plus de la moitié du PIB de l’Afrique et englobant 632 millions d’habitants, soit 56 pourcent de la population africaine. Une Zone le libre-échange continentale (ZLEC) doit également être lancée en 2017, ou peu après. La première phase de la ZLET implique des efforts d’intégration modestes. Elle repose sur les principes de géométrie variable, en rejetant un « engagement unique » plus ambitieux, et de reprise de l’acquis (avancée plutôt que recul). Les réductions tarifaires sur la table sont modestes, les règles d‘origine reposeront sur une liste (plutôt qu’un critère général), et il y aura la possibilité de recours commerciaux pour faire face au dumping et aux hausses subites d’importations. L’agenda de la deuxième phase doit encore être décidé, mais il devrait inclure les services et l’harmonisation...
Written by Jaime De Melo