Par rapport à d’autres processus d’intégration régionale Sud-Sud, l’intégration au sein des communautés économiques régionales africaines se caractérise par la lenteur des progrès accomplis dans la réalisation d’objectifs excessivement ambitieux. Après l’échec d’une première phase d’intégration en 1980 dans le cadre du plan de Lagos, la coopération régionale africaine a réellement démarré avec le Traité d’Abuja en 1994, qui fixait des objectifs larges et ambitieux reflétant la nécessité de tenir compte de l’hétérogénéité des différents intérêts existant au sein du continent. Les progrès devaient s’effectuer par le biais d’une intégration au sein de communautés économiques régionales (CER) censée conduire, grâce au resserrement des liens économiques et politiques, à une économie unifiée : la Communauté économique africaine. Les CER restent aujourd’hui le ciment de l’unité africaine. Quels sont les résultats de ces CER ? Sur la base d’indicateurs couvrant de multiples dimensions (géographiques, économiques, culturelles et institutionnelles), un récent rapport fait le point des progrès en jetant un nouveau regard sur les résultats en matière de commerce des huit CER africaines par rapport à trois autres cadres d’intégration régionale Sud-Sud : la Communauté andine, l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) et le Marché commun du Sud (MERCOSUR)[1]. Les CER...
Written by Jaime De Melo